Comme je sais qu’il peut être difficile d’imaginer à quoi ressemble tout le travail de post-production après une séance photo, voici un petit article pour vous éclairer un peu sur le sujet, en ce qui concerne ma propre expérience tout du moins.
C’est mon propre workflow, il n’engage donc que moi (même si je sais que de nombreux photographes fonctionnent d’une manière plus ou moins similaire).
1. Les sauvegardes
C’est évidemment la démarche indispensable au retour de séance photo. Pendant une séance photo ou un mariage, je photographie sur deux cartes SD simultanément pour éviter au maximum les soucis techniques en cours de session, mais bien évidemment, en rentrant il est nécessaire de vite sauvegarder tout ce travail sur un autre support. Je sauvegarde donc sur un disque dur externe les fichiers RAW (format brut fidèle à ce qu’enregistre le capteur de l’appareil), puis sur mon SSD.
2. Tri des photos
Une fois les fichiers RAW transférés sur mon ordinateur, je les importe dans Lightroom, le logiciel que j’utilise pour la post-production (en complément de Photoshop). Ce logiciel m’accompagne durant de nombreuses heures : tout d’abord, je passe en revue l’ensemble des photos réalisées et je supprime tous les ratés évidents (photos floues et cadrages irrattrapables, expression du visage peu flatteuse etc.). Ensuite, je fais une deuxième revue et supprime toutes les photos qui ne mettent pas vraiment en valeur mes sujets (pour cause d’angle mal choisi, de lumière dévalorisante…) ainsi que les photos-doublons. Je réalise une sauvegarde de ce travail qui peut être très chronophage (notamment dans le cadre d’un mariage).
3. Développement des photos
Au stade de la 2ème revue, je commence aussi à appliquer un preset (une sorte de filtre) sous Lightroom, pour avoir une idée globale du rendu. Il s’agit de ma petite touche personnelle puisque je crée moi-même mes presets sur Lightroom. Cela me permet de continuer mon tri et de supprimer des photos dont la lumière serait mauvaise et totalement irrattrapable même en corrigeant l’exposition, les hautes lumières et les ombres.
Si cela s’avère nécessaire, je retravaille le cadrage de mes photos et parfois, je choisis de ne pas conserver l’orientation de départ : je bascule alors de paysage à portrait ou vice-versa (c’est assez rare, mais ça peut arriver). C’est aussi à cette étape que j’opte pour le format carré s’il m’apparaît plus indiqué pour valoriser une scène (ça m’arrive vraiment de plus en plus rarement mais c’est une étape possible).
En faisant à nouveau une revue des photos, je choisis le rendu colorimétrique définitif (couleur ou noir & blanc) pour chacune d’entre elle et affine également photo par photo le preset que j’ai appliqué au début du développement. C’est le moment où je réalise les derniers réglages de luminosité, contraste, température etc. pour obtenir une série la plus cohérente possible (ce qui, lorsque j’utilise deux appareils photo pour les mariages ou certaines séances, peut se révéler parfois complexe puisque le capteur est différent, et demande alors beaucoup d’attention pour obtenir un travail le plus homogène possible).
Je sauvegarde bien sûr mon catalogue Lightroom à la fin de chaque journée de travail.
4. Retouche des photos
En couplant Photoshop et Lightroom, je réalise si besoin des retouches photo “basiques“, pour les imperfections et les petits défauts négligés lors de la prise de vue. Je supprime par exemple les détails gênants s’il y en a, afin d’améliorer la lisibilité d’une photo. En général, je m’arrange pour éviter cette étape dès la prise de vue (en soignant mon cadrage au mieux), mais parfois, on sait en prenant la photo que l’on n’aura pas d’autre option que supprimer un panneau gênant en arrière-plan, supprimer des poussières, rayures etc.
La quantité de travail à réaliser peut grandement différer d’une séance à l’autre : là où l’une peut me demander seulement un petit quart de travail pour fignoler un ou deux détails, j’y consacrerai 2 heures pour la suivante car le contexte ou le déroulé de la séance l’exige. Pour un mariage, je peux parfois être amenée à y consacrer plusieurs heures (pour ôter des petits fils ou poussières, des tâches, de mauvais plis ou encore des éléments gênants en arrière plan que je n’ai pas forcément eu le temps de retirer pendant les préparatifs…) !
En revanche, je refuse de réaliser des retouches de nature esthétique (amincir, changer la couleur des yeux etc.). Je photographie la vraie vie et la sublime, je ne la transforme pas ! J’enlève un bouton dû au stress par exemple, mais je ne change pas des éléments qui font vraiment partie de la personne.
5. Exportation et envoi
Une fois le travail finalisé, j’exporte via Lightroom l’ensemble des photos au format jpeg (un format de conservation et d’échange plus léger et surtout plus couramment utilisé), en choisissant la meilleure qualité possible.
Je réalise une nouvelle sauvegarde du catalogue Lightroom puis je sauvegarde les fichiers raw conservés ainsi que les jpeg exportés sur différents disques durs, pour évidemment garder ailleurs que sur ceux de mon ordinateur une trace de mon travail totalement fini (j’ai un engagement d’un an pour fournir de nouveau ces fichiers à mes clients si besoin).
J’uploade ensuite sur une galerie en ligne l’ensemble des photos à délivrer, suite à quoi je communique enfin le lien et le mot de passe !
Tout le travail de post-production demande donc un temps que l’on peut vite avoir tendance à sous-estimer. Pour reposer mes yeux et prendre à chaque étape du recul sur mes choix, je répartis autant que possible ces étapes sur plusieurs jours. Ainsi, je m’assure de vous envoyer quelque chose que je ne viendrai pas à regretter par la suite.
Surtout, avec le temps, j’ai appris à mieux alterner le développement numérique et la retouche (qui, il faut l’avouer, sont très fatigants pour les yeux) avec d’autres tâches ou facettes de mon travail telles que l’administratif, la comptabilité et la communication, également essentielles à toute entreprise.
Voilà comment se déroule mon travail de photographe après la séance photo : j’espère que cet article “coulisses” vous a plu. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser en commentaires ! 🙂