Pourquoi je suis très attachée à l’argentique… en 2025

15 avril 2025

Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de le constater par vous-mêmes au détour d’un blog, d’un réseau social ou en observant votre entourage, mais la photographie argentique connaît un regain d’intérêt depuis quelques années (aussi bien chez les photographes amateurs que professionnels).

J’avais, sur mon blog personnel, raconté mes deux premières années avec ce medium alors nouveau et imprévisible. Surprenant, aussi : à l’ère du numérique et des smartphones qui embarquent un appareil toujours à portée de main, un tel attrait pour l’argentique a toutes les raisons d’interroger. Est-ce par nostalgie, pour son esthétique unique…  ?

Je vous donne mes raisons personnelles qui me font ces dernières années m’intéresser autant à l’argentique -au point de n’imprimer plus que des albums avec mes photos argentiques et d’avoir même déniché un compact pour pellicule 35 mm pour m’assurer d’avoir toujours un appareil sur moi.

reportage photo argentique montpellier

Une esthétique incomparable

L’un des premiers arguments en faveur de l’argentique que l’on lit souvent et pour lequel je ne serai absolument pas originale : j’adore son rendu esthétique ! Les pellicules offrent aux photos une profondeur des couleurs, une colorimétrie particulière compliquée à copier en numérique (ajouter un petit grain comme je le fais ne suffit pas et j’en ai bien conscience, mais c’est ce rendu qui m’a fait détester petit à petit l’ultra netteté du numérique et revenir à un peu plus de douceur).

En vérité, il n’y a pas une colorimétrie argentique mais plusieurs, car chaque pellicule a sa signature : certaines apportent des tons assez pastel et une douceur unique (les Portra par exemple), d’autres sont connues pour leur rendu très chaleureux (Kodak Gold 200) ou au contraire un peu plus froid (les Fuji).

En tant que photographe, le rendu particulier de l’argentique me permet d’apporter naturellement une touche intemporelle à certaines images, loin de la perfection parfois trop lisse du numérique et avec un rendu colorimétrique qui, forcément, traversera sans peine les époques (puisqu’il l’a déjà fait !).

Evidemment, je ne retouche que très peu mes photos argentiques (à peu près ce qu’il était possible de faire déjà à l’époque où les clichés étaient tirés en chambre noire) : luminosité, contraste, recadrage et alignement légers si nécessaires.

séance photo argentique montpellier

Une approche plus réfléchie de la photographie

Avec l’instantanéité du numérique et la faculté de ne plus être (vraiment) limité du point de vue du déclenchement, on peut avoir tendance à multiplier les prises de vues ou à opter pour la rafale pour “assurer une prise”. Au contraire, que l’on opte pour une pellicule 24 ou 36 poses (voire même 12 pour les plus anciennes en 24×26 et parfois encore moins pour le moyen format), l’argentique a un coût à la photo tellement élevé qu’il impose une rigueur et une réflexion avant chaque prise de vue. Cadrage, mouvement, lumière : chaque déclenchement doit être pensé minutieusement !

Ce processus plus lent amène une forme de connexion plus profonde avec le sujet, quel que soit le contexte (en mariage, pendant une séance couple ou famille ou bien le temps d’une simple promenade photographique). Il me semble que l’argentique m’aide à capter des moments plus authentiques, où chaque cliché compte vraiment. C’est pourquoi je propose désormais des séances 100% argentiques !

photographe argentique montpellier

Une expérience sensorielle unique

Autre particularité de l’argentique, l’expérience ne se limite pas à l’image finale. C’est au fond un véritable rituel : choisir une pellicule en fonction de la colorimétrie recherchée, l’insérer dans le boîtier, régler les ASA (= ISO actuels) pour toute une pellicule (et non pour une photo ou série de photo précise pendant la séance), prendre davantage le temps de shooter tout en s’évertuant de conserver spontanéité et réactivité, entendre le bruit de l’avancement du film puis du déclencheur mécanique, rembobiner puis retirer la pellicule, patienter avant d’avoir le résultat (en totale opposition avec l’immédiateté du numérique et de globalement à peu près tout désormais dans notre quotidien…)…

Tous les sons et gestes qui sont liés à la pratique de l’argentique invitent, à mon sens, à savourer chaque étape.

séance photo argentique (16)
séance grossesse argentique
séance photo famille argentique
reportage photo argentique montpellier
séance photo famille argentique
photographe argentique montpellier
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Pour conclure cette petite réflexion du jour, si la photographie argentique s’est imposée ces dernières années comme un choix s’aventurant bien au-delà de l’esthétique (presque comme une philosophie !), j’y vois pour ma part le moyen de ralentir dans ma pratique photographique et de redonner du poids à chaque image.

Certain(e)s de mes client(e)s sont, comme moi, né(e)s à l’époque de l’argentique (ou l’ont un peu connue avant de céder aux sirènes du numérique) ; d’autres, plus jeunes, sont en quelque sorte nostalgiques d’une période pas forcément vécue (un peu comme moi avec la musique vinyle…). Dans un monde où tout va de plus en plus vite, quoi de plus naturel finalement que de rechercher une pratique photographique au rendu plus authentique et durable…

Si cet article vous a donné envie de voir davantage de photos argentiques, je vous invite à jeter un œil à mon portfolio !

fanny poesie boheme

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Fanny DUPUIS

photographe mariage & maternité à Montpellier,

en Provence et partout en France