Il serait faux de dire que l’organisation de ce shooting d’inspiration a été facile, fluide et innée. De l’envie germée dans mon esprit il y a quelques mois jusqu’à la réalisation concrète le 19 octobre dernier, j’ai rencontré de nombreux aléas et obstacles, notamment dans la dernière ligne droite (entre participants finalement non disponibles, météo instable et lieu compliqué à trouver, nécessitant un gros décalage de date pour réaliser le shooting dans un endroit nous tenant vraiment à cœur).
Avec l’aide très précieuse de Coralie de D-Day Wedding Planner Languedoc et de Romain, mon vidéaste préféré (et accessoirement mari !), je me suis accrochée pour le maintenir à flots et aller jusqu’au bout de mes idées, ce qui aujourd’hui, quand je regarde notre travail collaboratif, lui donne encore plus de valeur !
Dia de los Muertos x Romantisme noir
Dans ma tête, au tout début, était née l’idée d’un shooting d’Halloween très “romantisme noir“, typique de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle (Baudelaire, Edgar Allan Poe, Mary Shelley…). Ensuite, j’ai voulu que cette ambiance soit contrastée par des éléments hauts en couleurs (décoration, accessoires éventuels). C’est là que j’ai repensé à cette tradition du Día de los Muertos au Mexique, une sorte de Toussaint (sur plusieurs jours) très gaie et colorée (à la spiritualité distincte également). J’avais de bons souvenirs du dessin animé Coco (un Disney-Pixar), qui expliquait très bien cet aspect de la culture mexicaine (carrément inscrit depuis 2003 au Patrimoine Mondial Immatériel de l’UNESCO). Cela collait de surcroît plutôt bien au niveau du calendrier et me permettait d’associer facilement tenue sombre (quasi-gothique) et éléments aux couleurs vives à dominante automnale : facile et esthétique !
Après avoir enfin réussi à être très bien entourée pour la réalisation de ce projet, je me suis mise en quête d’une déco principalement chinée par mes soins : vieux livres, cadres en verre, photo vintage d’un couple, chandelier… J’ai réalisé quelques emprunts à la déco qui était présente dans mon appartement meublé (bougeoirs hauts) et quelques achats prêts à resservir sur d’autres shootings photo (bougies).
Un petit DIY de calavera s’est imposé à moi (à partir d’un crâne en papier mâché et de longues heures de peinture). Le but était de rappeler à la fois le maquillage de Catrina d’Aurore, la modèle, ainsi que les squelettes décorés de manière burlesque et les crânes en sucre typiques des offrandes déposés sur les tombes et autels érigés en mémoire aux défunts, deux coutumes mexicaines liées à la Fête des Morts. Je reparlerai de la Catrina et plus globalement du Día de los Muertos en fin d’article, pour les curieux.
En attendant, place aux photos !
Les coulisses de ce shooting photo
Nous voici à la partie promise en début d’article, à savoir celle où je vais vous parler un peu du Día de los Muertos tout en vous présentant un peu les personnes incroyables qui ont rendu ce projet possible et que je remercie d’ailleurs encore chaleureusement pour leur investissement, leur bonne humeur et leur talent.
La modèle : Aurore
Aurore était notre modèle féminin pour ce shooting. Ce dernier était prévu initialement avec deux modèles (un féminin et un masculin), mais un désistement de dernière minute lui a valu de porter tout le shooting à elle-seule. C’était un sacré défi pour elle (et pour un premier shooting photo) mais elle a su le relever avec brio et aller encore plus loin que ce que j’attendais d’elle ! Aurore a tellement de présence et de grâce que ça a été extrêmement facile et agréable de la faire poser, se mouvoir et même danser, et qu’elle a su incarner une Catrina parfaite !
Mais qu’est-ce que la Catrina, à nouveau ? J’en parle juste après !
La make up artist : Violette Taupin
Dans la tradition du Día de los Muertos s’est intégrée au fil des décennies la figure de la Catrina, née tout d’abord vers la fin du XIXe siècle des caricatures de José Guadalupe Posada, qui avait imaginé une Calavera Garbancera (un crâne/squelette féminin doté d’un chapeau élégant de style européen) comme figure parodique des ouvrières dans la culture du pois chiche (garbanzo) qui reniaient leur classe sociale et singeaient la mode bourgeoise européenne. Cette Calavera avait donc pour but de leur rappeler, ironiquement, que la mort touche tout le monde, indépendamment du statut social (un memento memori très percutant !).
Cette figure a été ensuite ravivée à la mémoire des Mexicains un peu plus de 50 ans plus tard par Diego Rivera, qui lui a dans le même temps apporté noms et couleurs dans un tableau devenu célèbre (Sueño de una Tarde Dominical en la Alameda Central). Il s’y peint d’ailleurs lui-même enfant, tenant la main de la Catrina, son épouse Frida Khalo ainsi que José Guadalupe Posada à ses côtés.
Imaginer un shooting d’inspiration Día de los Muertos sans figure de Catrina ? Impossible !
C’est Violette Taupin, une talentueuse make up artist située près de Montpellier (qui assure aussi à fond pour les mariages, pour info !), qui, sur le doux visage d’Aurore, a donné vie à ce personnage avec beaucoup de minutie.
La créatrice de la robe : Maison Charlie Grilhé
Pour habiller Aurore d’une robe élégante à l’image des Catrinas et dans le même temps, dans un style collant à l’ambiance romantique noir recherchée pour la tenue, j’ai pensé à Maison Charlie Grilhé. J’avais découvert le talent de Charlie peu de temps avant, auprès de l’une de mes mariées 2022 (l’article avec cette superbe robe rétro arrive d’ailleurs la semaine prochaine, ne partez pas loin !).
Charlie vit à Strasbourg et n’était donc pas avec nous le jour du shooting, ce qui ne l’a pas empêchée d’y prendre une place importante grâce à la superbe robe qu’elle nous a fait parvenir. Plus exactement, il s’agit d’un duo jupe + corset de style XVIIIe auquel elle a ajouté, à ma demande, un long voile pour former tout d’abord une cape. En nous permettant de la découdre facilement à la fin du shooting, la cape est devenue mantille, le temps de quelques photos près de l’autel. Toujours dans la tradition mexicaine, ce dernier a pour but d’inciter les défunts à revenir sur Terre le temps de quelques nuits, à travers la disposition d’offrandes et objets leur ayant appartenu.
Le lieu : le Château de Granoupiac
Pour réaliser notre shooting dans un cadre alliant à la fois nature, vieilles pierres, solution de repli en cas de pluie, et confort pour l’habillage et le maquillage, le Château de Granoupiac s’est révélé être l’endroit parfait ! Capillaire de Montpellier courant sur une fontaine, vigne grimpante sur les murs et allées de vigne cultivée un peu plus loin, magnifique porte en bois, guirlandes lumineuses, petites niches çà et là et foule d’autres jolis détails… un régal pour les yeux !
Nous avons eu beaucoup de chance que le gérant, Vincent, soit enthousiaste à l’idée d’accueillir notre shooting photo et de surcroît sans restrictions aucunes quant aux fumigènes, au drone et à nos bougies éparpillées… Il nous a même prêté le bureau ancien qui a fait office d’autel pour notre shooting, nous donnant la possibilité d’une scène supplémentaire à photographier !
Le petit bonus pour moi, c’est que j’y accompagnerai pour la première fois des mariés en 2023, c’était donc une occasion superbe de réaliser un tour des lieux et un peu de repérage avant le jour J 🙂
La fleuriste : Flore de l’Instant Coquelicot
Pour fleurir ce bel endroit, Flore de L’instant Coquelicot (jolie boutique-café culturel basée rue de l’Université à Montpellier) a déployé une belle palette de compositions florales !
Qu’elles soient accrochées aux arbres ou bien portées par Aurore (bouquet et couronne), qu’elles habillent tour à tour une croix, un meuble ancien, du lierre autour d’un tronc, une vigne rampant autour d’une porte ou bien encore qu’elles encadrent cette même porte et même une vieille grille, les différentes compositions créées par Flore ont apporté à ce shooting tout le peps et la gaieté que j’attendais. Les couleurs se sont mariées à merveille avec le maquillage réalisé par Violette, donnant à notre élégante Aurore son aura de Catrina.
Outre les superbes roses, folle avoine, amarante, branche de chêne, eucalyptus, pampa, chrysanthème, célosie, feuille de palmier et autres fleurs, j’étais ravie que Flore incorpore beaucoup d’œillets à ses compositions, car comme les chrysanthèmes, je trouve que le rendu est graphiquement proche du cempasúchil. Au Mexique, durant le Día de los Muertos, cette rose d’Inde de couleur orange vif (qui pousse beaucoup là-bas) est en effet dispersée sur les tombes et aussi de manière à guider les âmes des défunts vers les autels érigés par les vivants.
L’aide incontournable pour l’organisation : Coralie de D-Day Wedding Planner
Comme je le disais en introduction, sans le calme rassurant et le positivisme de Coralie de D-Day Wedding Planner Languedoc, je ne sais pas si à travers les différents aléas rencontrés dans l’organisation, j’aurais gardé le cap ! Elle m’a beaucoup aidée et remotivée à mettre ce shooting en place et si ces photos existent aujourd’hui telles qu’elles sont, c’est aussi en partie grâce à elle !
Coralie ne s’est pas uniquement occupée de l’organisation précédant le shooting, elle a eu aussi l’œil pour tous les petits détails le jour J et nous a grandement aidées à installer nos différentes scénettes en mettant en place avec goût la décoration.
Une wedding planner, c’est quelqu’un qui sait être au four et au moulin, et pour mener ce shooting d’inspiration à bien, j’en avais profondément besoin !
Le vidéaste : Romain (Another Film in The Box)
Last but not least, my dear husband, celui qui m’accompagne désormais sur de nombreux shootings photo et mariages et sait, en plus d’être doué à la vidéo, être drôle, toujours de bonne humeur et de bon conseil !
Ce jour-là, comme il l’est habituellement pour les mariages, il était flanqué de son appareil vidéo (un Gh5), de micros pour capter des sons environnants, d’une petite lampe d’appoint pour les scènes les plus obscures, d’une action-cam pour filmer certains mouvements de manière originale, ainsi que d’un drone pour réaliser des plans dont l’œil humain sera forcément surpris.
Ci-dessous, voilà le résultat des prises de vues réalisées par Romain. Pour l’occasion, il s’est essayé à la bande son quasi-ASMR (c’est-à-dire uniquement composée de sons et rares notes, au lieu d’une ou plusieurs musiques). J’adore l’ambiance !
Et juste après, pour conclure cette section “coulisses”, voici un petit montage de type Reel créé par Romain pour Instagram !