L’utilisation de fumigènes en photographie

28 janvier 2018

Les fumigènes, que l’on appelle aussi smoke bombs (ou smoke grenades) en anglais, sont à l’origine utilisés en tant que signaux par les militaires, et feux de détresse par les navigateurs. On les retrouve aussi pendant les parties d’airsoft (en version moins puissante), où il permet de brouiller la vue des joueurs adverses. Ces bombes colorées peuvent être utilisées également par les photographes, en raison de leur potentiel hautement photogénique (et vidéogénique, voir plus bas).

Voici quelques conseils qu’il peut être bon d’avoir en tête si vous souhaitez tenter l’expérience à votre tour.

Où se procurer des smoke grenades ?

Les fumigènes peuvent être achetés en boutique spécialisée airsoft ou jeux, ou dans un magasin ayant développé pour cette cible un corner spécifique.

Sinon, une simple recherche sur Google donne de nombreux résultats. Il est possible d’acheter les bombes séparément ou en lot, et selon différentes contenances.

Quelles sont les précautions à prendre ?

En ce qui concerne la législation, rien de bien clair. Les fumigènes sont interdits de manière formelle au cœur d’un stade, mais il n’y a rien de précisé pour une utilisation en-dehors d’une zone d’airsoft. Il vaut mieux toutefois, à défaut d’autorisation spécifique demandée préalablement, choisir un endroit assez isolé, ou très peu fréquenté (cela peut être dû à une heure spécifique de la journée ou à sa localisation).

En montagne, en bordure de forêt (mais pas en été si la végétation est sèche car on ne voudrait pas risquer d’être responsable d’un incendie), dans un champ ou encore en bord de mer (une plage peu fréquentée ou très très tôt le matin). Il y aura moins de risques que quelqu’un donne l’alerte en croyant à un incendie ou à un problème. Pour cette raison, je déconseille fortement de le faire en environnement très urbain, sauf sensibilisation spéciale des personnes autour de vous et autorisation spéciale reçue de la municipalité.

Veillez aussi à ne rien laisser traîner derrière vous pour ne pas polluer l’environnement qui vous a accueilli (ramassez la bombe, bien sûr, mais n’oubliez pas l’attache sur laquelle vous aurez tiré pour ouvrir la bombe et que vous aurez jetée rapidement pour pouvoir mouvoir cette dernière à votre convenance).

Quelques conseils

Le choix du lieu

Le plus simple est de choisir un endroit où vous aurez une liberté de mouvement assez grande, afin de pouvoir facilement tourner sur vous-mêmes, et obtenir également un arrière-plan assez vide (en haut d’une montagne, en bord de mer…) ou très uni (ciel). Ainsi, si vous devez fermer un peu le diaphragme pour gagner en vitesse et mieux saisir les mouvements, il sera tout de même possible de permettre à la fumée colorée de se détacher nettement du fond.

Le choix des fumigènes

Je n’ai testé que des fumigènes de la marque Enola Gaye et j’en ai été satisfaite. Faciles à utiliser, elles produisent une belle couleur (avec une préférence pour la rouge, plus intense).

Un bémol est cependant à noter avec la bombe jaune : son odeur est très forte (sorte d’odeur de souffre) et elle s’imprègne dans les vêtements ! Le gilet que je portais pour mon mariage, puisque ma rencontre avec mon premier fumigène jaune a eu lieu ce jour-là, a dû subir 2 lavages pour en venir à bout ; surtout, cette couleur tâche ! Pas comme des gouttes, heureusement, mais comme une teinture globale légère. Ma robe de mariage en a fait les frais en passant de blanc cassé à blanc-verdi un peu vintage : pas de quoi pleurer non plus puisque le soir-même personne n’a rien remarqué (pas même moi), mais en pleine lumière ça se voit tout de même un peu. Mais après tout, si votre objectif est de faire un mariage intimiste et un genre de Trash The Dress le même jour, ne vous en privez pas (pour ma part je ne comptais garder ma robe que pour m’amuser sur des séances photo avec, donc tout va bien) !

Pour info, la composition de ces fumigènes est élaborée de manière à ne pas engendrer de pollution atmosphérique importante et à ne pas être toxique (même s’il convient évidemment de ne pas s’amuser à respirer à pleins poumons pendant l’utilisation). Il faut toutefois faire attention à ne pas trop orienter le fumigène vers soi (et surtout pas au moment de l’ouverture, pour laquelle il faut suivre précisément les consignes précisées sur la bombe).

La photographie avec des fumigènes : action !

Une fois la bombe de fumigène vide, ne tardez pas à la lâcher, celle-ci pouvant chauffer un peu les doigts.

La durée d’utilisation est en général d’une minute (voire un peu plus, selon la taille de bombe choisie évidemment) : si vous souhaitez réaliser une session photo avec, prévoyez-en plusieurs pour optimiser les chances de photos réussies.

En ce qui concerne la prise de vue, elle implique de bien préparer ses réglages avant. Pour ma part, je choisis généralement de shooter en mode priorité vitesse, l’appareil calculant alors pour moi l’ouverture en fonction de la vitesse choisie (bien élevée, pour capturer un mouvement de manière nette – mais pas trop, pour garder un joli flou d’arrière plan). Ce réglage dépend également de la capacité de votre appareil à gérer la stabilisation (le mien étant stabilisé sur 5 axes, j’avoue que cela facilite grandement la tâche en réduisant déjà les risques de mon propre bougé) et de la luminosité de votre objectif.

comment utiliser les fumigenes pour faire des photos

Pour optimiser mes chances de réussir une photo et parce qu’une minute, c’est vraiment très court, je règle également l’appareil en mode rafale (mais de manière optimisée, je diminue le nombre de rafales par seconde pour privilégier la stabilisation et donc la qualité de la photo à la quantité). Je réduis aussi grandement la qualité du jpeg pour que l’enregistrement raw + jpeg soit plus rapide, et j’utilise bien sur une carte SD pro (à enregistrement ultra rapide) permettant à l’appareil de déclencher en continu.

Les fumigènes : pour quelles occasions photographiques ?

Si l’on peut très bien ne pas les réserver à un événement particulier (j’adore en utiliser pour des séances photo), voici néanmoins quelques idées de contextes de session photo avec des fumigènes qui pourraient vous donner envie d’expérimenter la technique très vite !

  • photos de mariage du couple seul ou avec des invités : c’est sûrement le contexte n°1 pour l’utilisation de fumigènes, mais ça rend tellement bien que c’est largement justifié !

  • séance photo de révélation du sexe du bébé : si vous mettez votre photographe dans le secret de votre projet et que vous faîtes en sorte que votre gynécologue / sage femme écrive le résultat et le place dans une enveloppe pour que que la révélation se fasse à travers la couleur du fumigène (à décider en amont, on peut très bien s’éloigner du dualisme rose/bleu), je vous promets un moment inoubliable !

  • séance photo d’annonce de fiançailles : au-delà d’une session un peu magique pour marquer votre union, cette session pourrait vous permettre de ne pas avoir à vous creuser longtemps la tête pour illustrer vos faire-parts de mariage…

  • séance photo dans le cadre d’un enterrement de vie de jeune fille (EVJF) ou de garçon (EVG) : pour bien se marrer entre copines / potes, les fumigènes sont également une chouette idée, qui laisse beaucoup de souvenirs.

  •  séance Trash the Dress/Have fun with the dress : l’objectif de ce type de séance photo tout droit venu des USA ? Ne pas faire de la robe de mariée un objet qui finisse ses jours dans un placard, immaculé et oublié après ses heures de gloire. Au contraire, l’idée est de s’amuser au maximum avec, quitte à l’abîmer un peu : les souvenirs créés avec n’en seront que plus riches et nombreux !

[Article mis à jour en août 2021]

fumigenes photographie
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